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Le diable est dans les détails
10 novembre 2015

Autodéfense féministe

Et si les femmes pouvaient davantage prendre confiance en elles? Pour se sentir fortes, apprendre à fixer leurs limites, et si jamais il le faut, ne pas craindre de frapper là où ça fait mal. Enseigner cette confiance, voilà l'objectif de l'autodéfense féministe. Aujourd'hui, en Europe, les associations qui la portent se battent pour assurer leur existence et leur reconnaissance. Des chiffres effrayants tant ils reflètent la banalité du mal. Aujourd'hui, une femme sur cinq, âgée de 18 ans à 69 ans, a subi des violences sexuelles allant d’un attouchement à un rapport forcé au cours de sa vie. Chaque année, les femmes sont environ 85.000 (soit 0,5% de la population) à endurer un viol ou une tentative de viol. Et elles sont trois fois plus souvent victimes de violences sexuelles que les hommes. Contrairement aux idées reçues, dans 85% des cas, l'agression est perpétrée par une personne connue, et non pas par un inconnu tard le soir dans un parking. Petit à petit, la parole des femmes se libère, notamment sur le tabou du viol. De façon moins dramatique mais néanmoins pesante, toutes les femmes sont confrontées au harcèlement de rue. Cette tendance à draguer lourdement –au point d’en être effrayant– les femmes ou simplement à se permettre de commenter le passage de l’une d’elles a déjà été fortement dénoncée notamment en Belgique, avec le travail de Sofia Peeters «Femme de la rue» et le projet Crocodiles de Thomas Mathieu. Défendez-vous, Mesdames! Certes, dénoncer permet de faire avancer le débat. Mais ce n'est pas suffisant. Alors que faire? Rendre coup pour coup, façon Uma Thurman dans Kill Bill, l’obsession vengeresse et la combinaison jaune moulante en moins? Moins glamour mais beaucoup plus efficace, l’autodéfense féministe casse les clichés. «“Mesdames, vous êtes plus fortes que vous le pensez, assez fortes pour résister!” voilà le message que nous tentons de faire passer dans nos cours d’autodéfense», explique Hanna Cederin, secrétaire fédérale de Ung Vänster, organisation des jeunes du parti de gauche suédois, prodiguant gratuitement des cours d’autodéfense pour les filles et femmes qui le souhaitent. Dans son livre Non, c'est non - Petit manuel d’autodéfense à l’usage de toutes les femmes qui en ont marre de se faire emmerder sans rien dire paru en 2008, Irène Zeilinger définit cette pratique comme tout ce qui permet de rendre la vie des femmes plus sûre. Il permet de comprendre une situation menant à l’agression et être en mesure de l’enrayer. Outre quelques mouvements d'arts martiaux, un cours d’autodéfense permet ainsi d'apprendre à dire non, à crier, à savoir poser ses limites, à développer des solidarités entre femmes.

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